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jouer

jouer, comme un enfant

La vocation de comédienne s’impose dès 1969, lorsque Marie-Christine Descouard va au Café de la Gare. « Je les vois jouer, je me dis : c’est ça que je veux faire et rien d’autre. » superposée sur la photo du texte introduction] Dans ce lieu anarchique et inventif, elle apprend la liberté. Patrick Dewaere résumait : « À partir du moment où on a son propre théâtre, eh ben, on les emmerde… » 

Pour Marie-Christine Descouard, le jeu est lié à l’enfance : « Nous autres acteurs disons “aller jouer” lorsque nous allons travailler. Est-ce parce que nous nous autorisons à redevenir des enfants ? » Jouer, c’est chercher une vérité.

Le jeu, pour Marie-Christine Descouard, surgit d’une révélation. En 1969, elle découvre le Café de la Gare, premier café-théâtre parisien, fondé dans le sillage de Mai 68. Dès qu’elle voit la troupe sur scène, c’est un déclic : « Je les vois jouer, je me dis : c’est ça que je veux faire et rien d’autre. »
Ce qui l’attire, c’est moins le statut d’actrice que la liberté qui règne dans cet espace.
Le Café de la Gare, bricolé de toutes pièces par les comédiens eux-mêmes, est un lieu où l’on réinvente la scène. 
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L’Étrangleur s’excite (Naggar, Rochefort, Marielle, Anconina, Le Coq)

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Avec Patrick Dewaere dans Les Semelles de la nuit (de R. Bouteille)

Patrick Dewaere en résumait l’esprit : « À partir du moment où on construit soi-même son outil, qu’on a son théâtre, eh ben on les emmerde, en gros on fait ce qu’on veut… »
Au Café de la Gare, on s’autorise tout : faire tourner une roue pour décider du prix du billet (ou de sa gratuité !), asperger les spectateurs à la lance d’incendie lorsque, trop nombreux, ils viennent s’écraser sur la porte en verre du théâtre. Ou à déclencher une bataille de coussins avant les représentations…
Un panneau à l’entrée prévient : « On voit bien partout, on entend bien partout, on a mal au cul partout ! » C’est dans ce joyeux désordre, où Coluche, Romain Bouteille, Miou-Miou, Dewaere, Minet, s’ébattent avec bonheur, que Marie-Christine Descouard apprend la scène.
Pour elle, jouer c’est renouer avec une énergie enfantine. « Rire, comme l’envie de jouer, est lié à l’enfance. (…) Nous autres acteurs disons “aller jouer” lorsque nous allons travailler. » Alors le plaisir prend sa place.
 
Jouer, c’est accepter l’incertitude, se confronter, et s’autoriser à inventer. C’est aussi se mesurer à l’intensité de ses partenaires : Belmondo, Rochefort, Marielle, Terzieff, Delon… « Quand j’ai découvert ces gens-là, je me suis sentie en pays de connaissance, ils étaient comme des complices. »
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Le Professionnel (Lautner)

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Jouer, c’est chercher une vérité.

Riquet (Jean Périssé, B. Le Coq, 2016)

Filmographie

  • 1976 : Le Graphique de Boscop de Sotha et Georges Dumoulin : Marguerite Valence
  • 1976 : Le Locataire (The Tenant) de Roman Polanski : une amie de Stella
  • 1981 : Le Roi des cons de Claude Confortès et Wolinski, avec Francis Perrin : Sophie Labranche
  • 1981 : Le Professionnel de Georges Lautner : Doris Frederiksen
  • 1983 : Une jeunesse de Moshé Mizrahi, avec Michael Lonsdale : Nicole
  • 1983 : Le Battant d’Alain Delon : Clarisse
  • 1984 : Joyeuses Pâques de Georges Lautner : Melle Fleury
  • 1986 : Paulette, la pauvre petite milliardaire de Claude Confortès : Lola
  • 2004 : Une romance italienne (L’amore ritrovato) de Carlo Mazzacurati : Mère de Maria
  • 2014 : Avant l’orage de Guillaume Fovet-Camprasse : La Femme (court-métrage)
  • 2014 : Un avenir radieux de Xavier Delagnes : Laurence Darabie (court-métrage)
  • 2019 : Riquet, le songe de Naurouze de Jean Périssé : Madame Riquet
  • 2021 : Climat de Guillaume Fovet Camprasse : La tante (court-métrage)
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Le Roi des cons (1981)

Théâtre

  • 1973 : La Manœuvre dilatoire de Romain Bouteille, avec Daniel Berlioux
  • 1974 : Les Semelles de la nuit de Romain Bouteille (troupe du Café de la Gare)
  • 1975 : Le Graphique de Boscop de Sotha (troupe du Café de la Gare)
  • 1976 : Petite princesse indécise de Sotha 
  • 1977 : Une pitoyable mascarade de Romain Bouteille (troupe du Café de la Gare)
  • 1978 : La plus gentille de et avec Romain Bouteille (Théâtre de l’Atelier)
  • 1979 : La Dame au slip rouge, le « Don Juan » de Romain Bouteille (troupe du Café de la Gare)
  • 1979 : Le Philanthrope de Hampton, Terzieff, Fagadau
  • 1980 : Les Robots ne sont pas méchants de Sotha (troupe du Café de la Gare)
  • 1982 : L’étrangleur s’excite d’Eric Naggar (mise en scène de Jean Rochefort) : Georgetta Cornflakes
  • 1991 : Pleins feux de Mary Orr (mise en scène de Eric Civanyan, avec Line Renaud)
  • 1991-2011 : Le Printemps de la grâce de Marie-Christine Descouard
  • 2003 : Elles sont toutes folles de Sylvaine Jaoui (mise en scène de Carole Jolinon)
  • 2014-2015 : Olympe, réveille-nous !, adaptation du texte d’Olympe de Gouges par M-C Descouard avec Nicole Rieu (création au Théâtre Essaïon, Paris)
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Le Printemps de la Grâce (en Alsace).